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Quelles sont les différences entre un Hypnotiseur et un Hypnothérapeute
Vous souhaitez faire appel à un spécialiste de l’hypnose, le choix est vaste mais comment choisir ?
Hypnotiseur et Hypnothérapeute sont des termes proches mais qui peuvent porter à confusion et il vaut mieux ne pas les confondre.
Un hypnotiseur est une personne qui provoque un état d’hypnose chez quelqu’un, généralement dans un contexte ludique ou de spectacle, alors qu’un hypnothérapeute est un professionnel de la santé mentale formé à l’utilisation de l’hypnose à des fins thérapeutiques.
Le métier d'hypnotiseur
Il est facile d’induire une transe hypnotique sur un volontaire et d’utiliser cet état de suggestivité accrue pour induire des phénomènes sortant de l’ordinaire (paresthésies, mouvements spontanés, émotions, etc.).
Un hypnotiseur de spectacle peut même, dans un contexte particulier et avec des personnes sélectionnées pour leur haute propension à suivre les instructions, les amener à adopter (temporairement) des comportements drôles voire carrément ridicules ou déplacés.
Un hypnotiseur utilise généralement un style d'hypnose directif
L’hypnotiseur adopte une position haute d’autorité. Ses instructions sont données explicitement, directement, de façon relativement autoritaire. Elles commencent par des suggestions faciles à suivre car sans enjeu, puis l’hypnotiseur utilise ces acquis en y superposant des instructions de plus en plus éloignées du vécu normal de l’hypnotisé.
Le sujet hypnotisé s’en remet quant à lui au spécialiste et accepte par principe de suivre aveuglément ses instructions. D’autre part, la progressivité des suggestions évite d’atteindre brutalement un seuil inacceptable qui verrait le sujet refuser de continuer le processus.
Un hypnotiseur place l’hypnose au centre de l’interaction. Le client vient d’ailleurs chercher de l’hypnose, croyant que c’est cet état en lui-même qui va le soulager.
Les hypnotiseurs ont tendance à « pomper » des suggestions de relaxation jusqu’à obtenir si possible une transe moyenne à profonde dans laquelle il n’y a plus d’interaction consciente.
Les études ont cependant montré que seule environ 20% de la population est très réceptive à l’hypnose directe.
De plus, notre esprit nous empêchera toujours de suivre des suggestions externes en opposition directe avec notre sécurité, nos personnalités, nos valeurs profondes, notre intérêt, etc.
Si l’on adopte le postulat que nos problèmes insolubles sont en fait des solutions à des besoins profonds (fumer est une solution, l’anxiété est une solution pour la partie de nous chargée de notre sécurité, la dépression ou l’anorexie sont des solutions, etc.), il semble clair qu’une suggestion visant à nous ôter nos solutions sans y mettre quelque chose (de personnel) mieux adapté sera rejetée sur le long terme.
Un hypnotiseur n'est pas un hypnothérapeute
Certains en déduisent, à tord, qu’un hypnotiseur capable à ce point de « prendre le contrôle » sur une personne va également pouvoir utiliser ce don afin de « réparer » les problèmes qui tournent dans notre mental.
Il y a une forme de confort moderne, de déni de responsabilité : puisqu’il y a de tels spécialistes, la solution à nos problèmes se trouve à l’extérieur de nous, je n’ai pas besoin de m’impliquer, juste d’être… patient !
L’approche est simple et rejoint malheureusement souvent une conception passive de notre santé : lorsque je suis en souffrance, je prends rendez-vous avec un spécialiste, j’expose les symptômes du problème qui me préoccupe, je suis à la lettre les instructions de relaxation dans un fauteuil confortable, et j’écoute dans un demi-sommeil les suggestions de l’hypnotiseur.
Puis je me « réveille » évidemment calme, détendu, tandis que mon problème va magiquement disparaître dans les prochains jours / semaines, sinon je prendrai un nouveau rendez-vous.
Si ça marche, parfait ! Dans le cas contraire c’est que je suis « résistant », vraiment « cassé », ou « peu réceptif » à l’hypnose.
Un hypnotiseur est donc formé en hypnose, il sait utiliser les techniques d’influence afin de d’induire une transe chez son client. Un hypnothérapeute, quant à lui, est principalement formé dans les techniques de thérapies qui utilisent un état modifié de conscience comme outil pour faciliter la résolution / disparition d’une souffrance psychique.
Le métier d'hypnothérapeute
Un hypnothérapeute utilise l’hypnose comme un outil parmi d’autres dans le cadre d’une relation thérapeutique, donc visant à aider autrui à soulager une souffrance.
Le but de l’accompagnement est thérapeutique, les séances ne sont pas centrées sur l’hypnose mais sur la thérapie. Un hypnothérapeute ne cherche donc pas à faire du « show », à montrer qu’il peut induire des phénomènes étranges, il cherche à aider la personne qui lui fait suffisamment confiance pour s’ouvrir de son problème.
Il ne s’agit évidemment pas de soigner ou de guérir autrui (seules quelques professions ont cette prétention), mais de « prendre soin« .
D’ailleurs le mot « thérapeute » vient du grec : celui qui prend soin…
Un hypnothérapeute est conscient de l'unicité de son client et il s'adapte à lui, non le contraire
Le client est au centre de la thérapie, et chaque personne, chaque problème, chaque souffrance est unique.
Un thérapeute sérieux ne saurait dès lors adopter la position haute de « celui qui sait » face à un client qui n’a qu’à suivre les directives et suggestions.
Même si certains clients viennent avec l’espoir que la solution viendra du dehors.
Un hypnothérapeute n’apporte donc pas de solutions, ni de bons conseils. Il guide par contre le PROCESSUS INTERNE NATUREL DE GUÉRISON du client, lui permet d’atteindre et de se reconnecter à des ressources intérieures, et surtout SÉCURISE la démarche. Car bien souvent une peur, la peur de revivre une souffrance ou de souffrir davantage, se trouve à l’origine du mal-être non résolu.
L’hypnothérapeute est donc uniquement un catalyseur dont la présence attentive et bienveillante permet au processus naturel de guérison de commencer.
Un hypnothérapeute sera donc généralement non directif, bienveillant, curieux, à l’écoute, s’adaptant en permanence, et il attirera l’attention de son client sur ce qui se joue en lui qui maintient vivant le problème et la souffrance associée.
L’hypnose, si elle s’avère opportune, servira à sortir du « tourner en rond » cognitif pour permettre l’accès à toute la richesse d’expériences et de ressources de l’accompagné.
L’hypnothérapeute privilégiera donc une transe légère qui autorise l’interaction, ou idéalement des « aller-retour » qui permettent à l’accompagné d’aller chercher des informations inconscientes pour les ramener et les travailler en conscience.
Elle servira également, après coup, à permettre une réorganisation harmonieuse des liens neuronaux autour de la nouvelle réalité issue de la thérapie.
Et l’hypnothérapeute ne cherchera pas à imposer « sa » conception de la transe hypnotique. Chacun vit l’état d’hypnose différemment : yeux ouverts ou pas, relaxé ou pas, muet ou pas, assis ou couché, peu importe. Le praticien va uniquement encourager les signes de transe.
Un hypnothérapeute n'est généralement ni un psychiatre, ni un psychologue
La tendance actuelle est grande de qualifier toute anomalie de santé comme une « maladie », avec le recours à un médecin.
Un médecin va observer les symptômes, et poser un diagnostic – autrement dit une « étiquette » – ce qui revient à réduire l’unicité de l’individu en un patient entrant dans une ou plusieurs catégories du DSM V (pour les troubles mentaux). En découlent une prise en charge, une médication, etc.
Oui cela est nécessaire et efficace, et les médecins font un travail extraordinaire. Mais il y a tout un spectre continu entre l’individu « normal » (pour autant que ce terme ait un sens…) et l’individu « malade ». Qui n’a vécu le choc de la perte d’une personne proche ou d’une relation, le traumatisme d’être rejeté ou harcelé, les semaines de dépression suivant un deuil, un divorce, la perte d’un travail, voire la sensation d’être « coincé » dans sa vie ou de n’avoir plus que de mauvais choix possibles devant soi… ? Malades ? Vite un médecin ? Quelques pilules peut-être ?
D’ailleurs de plus en plus de médecins et de psychologues reconnaissent désormais que les « maladies » et autres troubles mentaux sont souvent des stratégies d’adaptation d’un individu placé dans un contexte/environnement particulièrement menaçant ou stressant. Notre cerveau fait de son mieux, même s’il adopte parfois des stratégies extrêmes ou qu’il omet d’en adopter de nouvelles lorsque la menace a disparu.
On est très loin d’une maladie, d’un « je suis cassé et il faudrait que quelqu’un de l’extérieur me répare ».
Il y a donc de la place, beaucoup de place, entre l’individu dans son état « normal » et l’individu malade. De la place pour les hypnothérapeutes formés à la thérapie, et bien sûr de la place pour les spécialistes des techniques de thérapie psychiques que sont les psychologues cliniciens.
Nombre de psychiatres et psychologues ont d’ailleurs découvert les raccourcis offerts par l’hypnose par rapport aux techniques purement analytiques, cognitives et comportementales, et se sont formés à l’hypnose thérapeutique. Un jour peut-être cela fera partie du cursus standard du psychologue clinicien et du médecin…