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Jalousie : comment s’en libérer avec l’hypnothérapie
La jalousie est un thème récurrent que je rencontre dans ma pratique thérapeutique, soit que mon client / ma cliente ait un(e) partenaire rongé par la peur de la trahison, soit que la personne venant chercher de l’aide ne puisse s’empêcher de mettre en avant ses doutes et son insécurité d’une manière inappropriée et dangereuse pour la relation.
Qu’est-ce que la jalousie, comment se manifeste-t-elle, quelles sont les peurs souvent cachées derrière ce sentiment et comment travailler sur les conflits intérieurs qui accompagnent la jalousie, c’est ce que je vous propose de découvrir au travers de cet article.
Et bien entendu je ne porte ou ne sous-entend aucun jugement. Il n’y a pas de bon et de méchant, de juste et de faux, de malade, de victime, etc. et la jalousie est éprouvée et subie autant par les hommes que les femmes.
Qu’est-ce que la jalousie et comment se manifeste-t-elle ?
La jalousie est une émotion basée sur des croyances selon lesquelles une relation entre deux personnes serait menacée : peur de perdre l’être aimé ou l’exclusivité de son amour au profit d’une autre personne. Cette émotion s’accompagne souvent de colère et d’agressivité, parfois de dégoût, voire d’amertume, et dégénère souvent en violences verbales voire même physiques.
Il n’est pas nécessaire que les croyances générant cette émotion soient basées sur des faits avérés, notre cerveau ne faisant pas la différence entre ce qu’il perçoit sensoriellement et ce qu’il imagine.
Dans les situations extrêmes, la jalousie prend une tournure paranoïaque où chaque indice pouvant confirmer les soupçons est scruté voire interprété négativement, la victime est surveillée, espionnée, enfermée psychologiquement ou même physiquement.
Dans tous les cas, le lien de confiance est rompu, la relation devient toxique et invivable.
Comme nous le verrons en détail plus loin, cette émotion contient en elle-même une contradiction : la peur de perdre l’être aimé ne va-t-elle pas justement entraîner la perte de l’être aimé ? Il est donc pas rare que les comportements de pure jalousie alternent avec des attitudes affectueuses, plaçant la victime de ces attentions dans une situation de balancier paradoxale, qui l’empêche de réfléchir et de prendre les décisions nécessaires.
Qu’est-ce qui se cache derrière la jalousie ?
Chaque situation est différente, et la jalousie est un mot générique qui recouvre de nombreuses réalités. Je ne vais évidemment pas me lancer dans une approche psychologique ou psychanalytique de la jalousie, mais souhaite simplement mettre en évidence quelques éléments-clé utiles. il s’agit des liens avec la possession, avec la dépendance affective, et une mise en évidence des paradoxes dans lesquels sont enfermés tant le jaloux que la victime.
Jalousie et possession
Dans notre culture occidentale, une relation saine est formée par trois éléments : l’individu A, l’individu B, et ce qu’ils choisissent de partager ensemble. Chaque personne vit sa vie, fait ses choix et en assume la responsabilité, mais il y a en plus cette volonté commune de partager une partie de tout cela : attention, affection, logement, voyages, vie de couple, élever des enfants, etc. Bien entendu qu’une relation nous enrichi et nous permet d’évoluer, et que nos choix vont tenir compte de ce que représente cette relation pour nous, mais chacun garde son identité, son individualité, son libre-arbitre.
La jalousie est souvent reliée à la possession car c’est comme si le temps que mon partenaire passe avec quelqu’un d’autre, ou les affections échangées, me privaient de quelque chose qu’il m’appartient et m’est dû. La relation doit être exclusive, l’autre n’a pas la liberté de donner ce qui m’appartient.
“J’ai vu comme tu l’as regardé !” ou “Je suis sûr que tu penses encore à lui !” sont des reproches classiques, ces comportements sont proscrits car ils menacent mon égo et mon bien-être. Tu es à moi…
Comme toujours se pose la question de la limite, et chacun y répond selon ses croyances profondes que l’on nomme valeurs. Le partenaire peut-il s’autoriser une aventure affective ou sexuelle, par exemple, ou plus précisément est-ce que le fait que mon partenaire ait une aventure s’avère incompatible avec la relation que je souhaite entretenir avec lui ? Chacun a ses réponses à ce genre de questions touchant profondément à notre culture, notre éducation et donc nos croyances. Il existe d’autres cultures où tout adultère constitue un crime de sang, mais où la polygamie est naturelle. Et de façon amusante ces croyances ne sont pas forcément symétriques, à savoir que l’on s’autorise plus facilement des choses que l’on interdirait à notre partenaire. Ou pas… ?
Jalousie et dépendance affective
Posséder, c’est avoir ou ne pas avoir. S’y rattache la peur de ne plus avoir, autrement dit de perdre. Le besoin d’affection est un besoin primaire nécessaire à la survie des nourrissons déjà. Toute rupture amoureuse ou deuil affectif est pénible, mais cela peut réveiller d’autres traumatismes chez les personnes ayant souffert d’abandon (décès ou maladie mentale d’un parent, désinvestissement du rôle parental, placements, séparations, non reconnaissance) dans l’enfance ou l’adolescence. Dans ces cas-là, il demeure une blessure dont le souvenir est tellement douloureux que l’on est prêt à tout pour ne pas revivre ce genre de souffrance, ce qui amène parfois à la dépendance affective.
Tout faire pour ne pas perdre l’affection d’autrui (surtout si l’on est pas sûr d’être “aimable” puisque l’on a déjà été abandonné) va mettre notre cerveau en mode de prédiction d’hypothèses défavorables pour nous permettre d’y parer avant qu’elles aient éventuellement pu se présenter. Comme une personne anxieuse va se mettre à la recherche d’indices pouvant confirmer la survenance d’un “danger”, amplifiant ainsi son anxiété en une spirale négative, la personne croyant dépendre de l’affection d’autrui pour survivre va se mettre à la recherche d’indices pouvant menacer ce besoin.
Or le proverbe “On croit ce que l’on voit” est hélas faux, c’est l’inverse qui est vrai : “On voit ce que l’on croit !!” Nous construisons mentalement notre réalité et cela nous permet ensuite d’interpréter les informations, de leur donner un sens.
Croire que notre relation est menacée, c’est donner cette signification à tous les indices pouvant renforcer cette hypothèse, et omettre tout ce qui a contrario pourrait nous pousser vers la conclusion opposée (biais cognitif).
Les conflits intérieurs
Mais comment faire cohabiter 1° la peur de perdre une relation vitale, avec 2° des comportements émotionnels extrêmes qui vont justement conduire à la rupture de cette relation vitale ?
Du côté de la personne qui subit les crises de jalousie de son partenaire, comment réconcilier 1° la partie qui se sent blessée et humiliée, avec 2° la partie qui tient à la relation, du moins au souvenir de ce qu’était la relation lorsque tout allait bien et à l’espoir qu’un lien apaisé va pouvoir se reconstituer ?
S’il n’y avait pas un conflit entre deux parties à priori opposées, il n’y aurait pas de problème. Et c’est valable aussi bien pour la personne jalouse que pour la “victime”.
Et comme aurait dit Albert Einstein : “Le problème, c’est la solution !”. La solution réside dans le problème, et vice-versa.
Pour la personne en crise de jalousie, la prise de conscience que c’est justement sa jalousie qui va lui faire perdre la relation à laquelle il tient tant va forcément devoir déboucher sur un choix. Bien sûr, la première réaction sera que “c’est de la faute de l’autre”. Mais on ne parle pas de l’autre, on parle de soi ! Qu’est-ce qui est le plus important ? Le choix est sur la table, avec la responsabilité qui l’accompagne.
Pour la personne qui subit la jalousie de son partenaire, un premier choix différent émerge : est-ce que je peux vivre avec cette situation de conflit et d’humiliation (statu quo) ou est-ce que ce n’est pas ce que j’attends d’une saine relation qui m’apporte l’affection indispensable à mon équilibre ? Là également la première réaction sera que “c’est à l’autre de changer et de s’excuser !” Peut-être, mais en attendant j’ai mon dilemme propre à moi : accepter ou rechercher une autre relation qui saura me nourrir. Un autre choix, une autre responsabilité.
Et bien sûr que dans la pesée qui va mener aux choix interviennent de très nombreux facteurs systémiques : les enfants, la pression familiale, culturelle, les conséquences financières, la peur de ne pas retrouver de partenaire, etc. C’est pourquoi les décisions ne sont jamais simples, et pourquoi les thérapeutes ne sont pas là pour suggérer ou apporter leurs solutions (alors que souvent inconsciemment c’est ce que viennent chercher les clients !).
L’approche de l’hypnose conversationnelle
On trouve sur Internet différents scripts hypnotiques sensés résoudre les problèmes de jalousie. De même que l’on trouve sur YouTube des vidéos de relaxation et de suggestions pour vaincre ce type d’émotion. Si cela fonctionne, tant mieux !
L’hypnose conversationnelle ne va pas tenter de vous suggérer des solutions, ou vous persuader que votre esprit inconscient va utiliser ses ressources pour vous apporter les clés durant les prochaines nuits. Le thérapeute formé aux principes de l’hypnose conversationnelle va vous demander quel est le problème, en quoi c’est un problème pour vous, et vous guider pour remonter vers les croyances inconscientes qui empêchent la résolution du problème. Chaque conflit (“Je veux cela mais…”) expose consciemment un dilemme qui doit être résolu, un nœud mental qui doit être dénoué. Suivre le fil des émotions et autres moments inconscients permet de rester sur les éléments en conflit, et de ne pas se perdre dans le discours rationnel qui s’est construit a posteriori pour tenter de donner un sens à ce qui nous gouverne en profondeur.
Notre cerveau sait parfaitement trouver des solutions et résoudre les conflits mentaux lorsque les pensées contradictoires sont portés à notre attention. Par contre, lorsque ces croyances sont actives mais à l’arrière-plan, dans l’inconscient, nous subissons des forces opposées sans pouvoir agir.
Remonter par une succession de mini transes les croyances inconscientes qui gouvernent nos actions et émotions, identifier et dénouer chaque nœud successivement, tester les solutions trouvées, consolider les apprentissages par une transe naturelle finale, voilà en quelques mots comment se passe une séance d’hypnose conversationnelle, et ce quelque soit le problème (ou plutôt les symptômes du problème) évoqués par nos clients.
Réflexions et conclusions
Le problème n’est pas la jalousie amoureuse ressentie ou subie. Travailler à ce niveau ne résout rien. S’il n’y avait pas de conflit interne, chaque personne aurait déjà fait son choix et il serait inutile d’avoir recours à un thérapeute.
Remonter aux croyances inconscientes qui permettent au problème d’exister reste la seule façon efficace, rapide et durable de trouver des solutions respectueuses des valeurs de chacun.