Hypnose combien de séances ?

Combien de séances faut-il prévoir dans une hypnothérapie ? Quels sont les facteurs qui entrent en jeu ?

Deux autres recherches fréquentes sur internet sont “hypnose combien de séances” et “hypnose combien de temps“. Les interrogations des internautes portent donc sur combien de séance d’hypnose ericksonienne sont à prévoir pour obtenir des résultats probants.

Hypnose et suggestibilité

Les réponses classiques à ces questions affirment que “le succès de l’hypnothérapie dépend de 3 facteurs : la suggestibilité de la personne, la motivation de la personne et la capacité du praticien“.

Selon les recherches du professeur Len Milling, psychologue clinique et professeur de psychologie à l’Université de Hartford, environ 20% de la population serait très suggestible, ce qui signifie que ces personnes ont une propension marquée à suivre les suggestions d’autrui. Et environ 20% de la population ne répondrait pas du tout à l’hypnose induite par autrui. Les 60% autres seraient moyennement réceptifs et leur capacité à entrer en transe sur commande dépendrait principalement de l’habileté du thérapeute à les guider.

Ces chiffres sont à prendre dans leur contexte : un hypnotiseur qui tente d’induire une transe chez autrui. Comme l’hypnose ne peut pas être créée à l’encontre de la volonté d’une personne, il est clair que le contexte joue un rôle déterminant.

Un client qui paie un thérapeute pour l’aider à résoudre son problème a, à priori, la motivation pour suivre le processus. Si par contre vous tentez d’hypnotiser votre collègue de bureau à son insu, ne soyez pas étonné que cela ne marche pas du tout !

Mais tout cela relève à mon avis d’une vision classique et ancienne de l’hypnose thérapeutique. Comme l’a bien démontré Milton Erickson, le père de l’hypnose moderne, il est infiniment plus simple d’utiliser la capacité naturelle de nos clients à entrer en transe hypnotique de la façon qui leur est propre.

hypnose moments inconscients

En pure hypnose ericksonienne, et c’est l’approche que j’utilise avec l’hypnose conversationnelle avancée, le praticien n’emploie pas des techniques d’induction, ce qui serait une façon de tenter d’imposer au client la façon dont le thérapeute conçoit la transe hypnotique… avec de probables résistances en retour.

Le praticien va plutôt observer son client, reconnaître les signes de transe spontanée, et les amplifier. Ainsi le client est guidé à approfondir sa propre version de la transe, ce qui évite de créer de la résistance.

En suivant ces principes, il n’y a pas de possibilité de résistance puisque l’on utilise ce qui vient du client, et 100% des personnes sont hypnotisables puisque c’est un état mental que nous connaissons tous pour le traverser plusieurs fois par jour.

Alors… Hypnose combien de séances ?

La partie thérapeutique d’une séance d’hypnothérapie consiste en plusieurs étapes :

  • Permettre au client d’identifier les causes situées à la racine de ses symptômes
  • Permettre au client de sortir du problème et d’accéder à l’espace des solutions
  • Permettre au client de résoudre concrètement le conflit (nœuds mentaux)
  • Tester la nouvelle solution et remonter à d’éventuelles autres croyances en conflit

Dans le déroulement d’une séance d’hypnose ericksonienne classique, le thérapeute va cibler l’un des aspects du problème, celui révélé par le client, et adapter ses suggestions pour permettre aux ressources de régler les conflits. Le manque d’interaction rend la thérapie difficile, et la cible est soit atteinte, soit pas. Ainsi le nombre de séances nécessaire est très variable.

Dans une séance d’hypnose conversationnelle, par contre, le client alterne entre des moments de conscience et des moments de légère transe . Cela permet un véritable travail d’accompagnement de la part du thérapeute, qui reçoit périodiquement des feedbacks sur ce que vit son client, sur ce qui a été débloqué et sur l’éventuel prochain nœud à traiter. Une seule séance équivaut ainsi à 3-10 séances d’hypnothérapie classiques, car autant d’étapes nécessaires dans le traitement sont franchies successivement en une seule fois.

Le fait de pouvoir tester les solutions trouvées, et ainsi identifier d’éventuelles autres croyances en conflit, permet de résoudre l’entier du problème beaucoup plus rapidement et durablement ce qui limite singulièrement le nombre de séances d’hypnothérapie qui seront nécessaires.

Conclusion

Le nombre de séances nécessaires ne dépend que peu du client ou du type de problème à traiter. Il a par contre tout à voir avec l’approche choisie.

Une approche classique avance d’une étape à chaque séance, et le nombre de couches de croyances qui induisent les symptômes n’est pas connu. Il faut ainsi faire une séance d’hypnothérapie sur la base de ce que met en avant le client, et attendre quelques jours pour voir si les suggestions amenées par le thérapeute ont généré des changements complets et durables.

L’approche de l’hypnose ericksonienne conversationnelle permet quant à elle de faire vivre successivement plusieurs cycles “thérapie-transe-test” et d’identifier/cibler ainsi en une fois toute la chaîne qui génère la problématique du client. Il faut donc nettement moins de séances qu’avec l’approche pratiquée par la plupart des hypnotiseurs.

La ou les séances sont également plus longues, ce qui permet de garder le client dans son travail thérapeutique et de ne pas avoir à suivre à chaque fois toutes les étapes qui précèdent et suivent la partie thérapeutique proprement dite.

Bien entendu, si la personne n’est pas prête à changer ou si elle n’est pas disposée à franchir les étapes, il y a de fortes chances qu’elle trouve l’hypnose thérapeutique inutile. Ne rigolez pas, il y a hélas des clients qui viennent “essayer l’hypnose” pour se confirmer à eux-même que personne ne peut rien pour eux, qu’ils sont irrémédiablement “cassés”.