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Thérapie basée sur l’hypnose conversationnelle stratégique
Hypnothérapeute formé en hypnose ericksonienne classique, j’ai eu l’occasion d’approfondir et de pratiquer ces techniques durant plusieurs années. Dans le cadre de ma formation continue, j’ai eu la chance de découvrir l’Hypnose Conversationnelle Stratégique (ACH/MACH – Advanced Conversational Hypnosis) et de pouvoir m’y former jusqu’à obtenir le droit d’enseigner cette méthode.
Disposant désormais d’un certain recul sur l’utilisation de ces deux formes d’hypnothérapie, je peux partager mes observations.
Table des matières
1. Qu’est-ce que l’Hypnose Conversationnelle Stratégique ?
Commençons par préciser ce qu’elle n’est pas…
Cette forme de thérapie basée sur l’hypnose conversationnelle n’est pas du tout constituée par des formes élaborées de langage, ce n’est pas de la PNL mixée avec des tournures de langage ericksoniennes, le méta-modèle ou autre.
C’est avant tout une forme de thérapie rapide utilisant un questionnement simple visant à mieux cerner le problème et à mettre à jour les éléments inconscients qui lui permettent de continuer à exister.
Pour être concret, prenons le cas classique d’un client souhaitant arrêter de fumer. Est-ce le problème ? Certainement pas. Le problème serait plutôt que cette personne n’arrive pas à arrêter de fumer, malgré toutes les bonnes raisons et toute sa volonté. Il y a quelque chose de plus fort là derrière, quelque chose d’inconscient qui maintient le problème. La racine de tout problème non résolu est forcément dans l’inconscient, sinon nous aurions la solution !
En hypnose conversationnelle, le thérapeute va donc creuser sans idée préconçue et permettre au client de remonter le fil jusqu’à rendre conscients les éléments jusque là inconscients à la racine du problème. Pour y arriver, le thérapeute doit savoir laisser de côté les explications conscientes (rationalisations) pour focaliser son client sur les indices issus de l’inconscient. Si une question génère de l’émotion par exemple, c’est une bonne direction où creuser (car nous ne maîtrisons pas nos émotions, il y a donc un lien inconscient).
Il ne s’agit donc pas de laisser parler le client ou de lui suggérer des éléments, ce qui constitue une forme de thérapie basée sur la partie consciente et qui peut durer des années, mais de le guider doucement mais fermement à découvrir et dénouer les différents nœuds et croyances jusque là inconscients qui maintiennent le problème.
2. Déroulement typique d’une séance d’hypnose ericksonienne classique
Discussion
Une séance d’hypnose ericksonienne classique va généralement commencer par une discussion ouverte où le client expose son problème, et où le thérapeute va chercher à clarifier quand, où, depuis quand, avec qui… le client a cette difficulté, puis quelles sont ses ressources (famille, hobbys, passions, etc.). Il s’agira ultimement d’utiliser ces dernières dans des suggestions afin de connecter le client à ses ressources et résoudre le problème.
Préparation de la transe hypnotique
La séance d’hypnose ericksonienne va ensuite comporter un « prétalk« , une sorte d’introduction permettant notamment de préciser le contexte et de suggérer la forme de la future transe.
Vient ensuite la phase d’induction où le thérapeute suggère classiquement une forme de relaxation en guidant la focalisation de l’attention du client vers une détente musculaire (« Vos yeux ont envie de se fermer…« ). Des tests visant à convaincre le client que « quelque chose de différent est en train de se passer » sont souvent réalisés à cette étape (« Et vous pouvez tester combien vos paupières sont lourdes et vos yeux agréablement fermés…« ).
Le client est ensuite guidé pour approfondir la transe (« Et en descendant sur la marche suivante de cet escalier vous allez pouvoir doubler votre état de relaxation…« ) jusqu’à ce que le thérapeute pense avoir généré la bonne « profondeur », celle où son client sera « réceptif » sans que l’esprit conscient critique ne vienne interférer. Le client se trouve ainsi parfaitement relaxé, son esprit vagabonde agréablement, il écoute sans écouter vraiment, dans un état se rapprochant de ce que l’on vit au réveil. Un endroit sûr est fréquemment suggéré à ce moment.
Thérapie sous hypnose
La partie thérapeutique est ensuite effectuée par des suggestions créées par le thérapeute (lorsque celui-ci ne se contente pas de lire un script tout fait…!), des phrases suggérant au client d’utiliser ses ressources et son imaginaire pour résoudre son problème (« Et sur cette plage se trouve un objet particulier que vous allez découvrir et qui a un sens connu de vous seul mais tellement précieux pour vous permettre d’atteindre… » et « Vous pouvez vous imaginer profitant pleinement de votre santé retrouvée, vos enfants…« ). Le client imagine… ou pas.
Intégration post-hypnotique
Finalement se déroule une partie d’intégration où les suggestions visent à ce que le changement intérieur se poursuive même après la séance (« Et vous pourrez être surpris par les rêves agréables que les prochaines nuits vous apporteront…« ), et où le client se voit complimenté sur ses aptitudes hypnotiques.
Lorsque le client émerge, il est un peu perdu dans une sensation confortable mais où il peine à retrouver toutes ses facultés. C’est le moment parfait pour des suggestions post-hypnotiques, et pour prendre congé en lui demandant de nous tenir au courant des changements qui ne manqueront pas de se produire.
3. Avantages de l’hypnose conversationnelle stratégique
En préambule ne m’en veuillez pas trop si les séances d’hypnose ericksonienne classique que vous donnez ou avez vécues ne se sont pas entièrement déroulées tel que décrit ci-dessus. Il y a plein de façons de guider son client en transe, que ce soit par une régression, une résolution symbolique du problème, une histoire métaphorique, un souvenir agréable, la réification, la réintégration des parties de soi, l’imagerie guidée, etc.
Pour ma part, et ayant utilisé les deux styles d’hypnose avec mes client(e)s, je ne reviendrais certainement jamais à un déroulement d’hypnose ericksonienne classique. Certes il peut être « rassurant » d’avoir un client inerte et détendu devant soi, et de juste avoir à guider son imagination en utilisant stratégiquement les éléments recueillis lors de l’entretien. De plus, un client qui sort de transe se sent agréablement bien, il a vécu une belle expérience, donc tout le monde est content. Sauf que le problème, lui, bien souvent demeure, le client se demande ce qui s’est passé, si cela a marché, et nous voilà parti pour une série de séances…
5 avantages de l’hypnose conversationnelle stratégique
Les avantages de l’hypnose conversationnelle stratégique sont à mon avis :
- Rapidité : Toute la durée de la séance forme la thérapie, donc optimisation du temps à disposition. Alors que dans une séance d’hypnose ericksonienne classique la moitié ou plus du temps consiste à mettre le client en transe, je ne m’occupe pas du tout de créer une transe. Elle apparaît très souvent comme une conséquence spontanée induite par le fractionnement (le client va en permanence chercher des éléments inconscients puis revient les partager).
- Feed-back : Notre client est bien présent avec nous, il n’a pas la sensation de perdre le contrôle, l’interaction est constante aussi bien verbalement que dans toutes les autres dimensions de la communication. Nos questions provoquent réponses automatiques ou réflexions, émotions, découvertes, révélations… En hypnose ericksonienne classique, avec un client en transe devant vous, comment savoir si vos suggestions sont pertinentes pour lui ou non ??? Nous avons des feedbacks sur la qualité de la transe, mais pas sur ce que vit intérieurement le client !
- Solutions adaptées et solides : En hypnose conversationnelle, le thérapeute ne suggère rien. Il questionne avec bienveillance, en n’hésitant pas cependant à poser « la » question qui dérange car l’inconfort résulte bien d’éléments problématiques plus profonds. Lorsque le client relie enfin les points-clé, les croyances en conflit et leurs origines, on assiste à une sorte de « Aha ! », de révélation qui permet au client de dénouer ce nœud du problème avec ses propres solutions. Deux croyances en conflit peuvent exister inconsciemment, d’où un dilemme conscient, mais lorsque les éléments sont révélés et exposés notre esprit va chercher des solutions, nos solutions !
- Solutions testées en séance : Au lieu de suggérer le changement et de prier pour qu’il se produise les jours suivants, en hypnose conversationnelle nous doutons systématiquement et durant la séance de toute solution trouvée par notre client. Jusqu’à ce qu’il puisse nous convaincre – et se convaincre – que oui la solution trouvée répond bien à ses besoins dans les différents contextes concernés. Au moindre doute, à la moindre hésitation, au moindre « oui… mais », le questionnement reprend sur cette base pour remonter jusqu’au prochain nœud à dénouer. Le client quitte la séance fort de son problème résolu.
- Hypnose positive : Au lien d’entrer en transe avec son problème, et de risquer de l’amplifier de par la nature même de la transe, une transe hypnotique de délivrance émerge souvent naturellement lorsque tous les nœuds ont été résolus. Cette transe « positive » assure alors l’intégration des solutions trouvées et permet de les ancrer encore davantage, de les connecter aux autres éléments de la réalité du client.
4. Inconvénient de l’hypnose conversationnelle stratégique
Je pense que nos clients ont tout à gagner à s’engager dans ce type d’hypnose.
Vous rappelez-vous lorsque j’ai écrit qu’un problème résulte d’un conflit entre deux réalités qui ne peuvent cohabiter consciemment ? D’une certaine façon le thérapeute et son client ont un problème car le premier vise à une résolution rapide de son problème alors que l’autre… a un intérêt financier à décrocher de multiples sessions avec son client. C’est dit brutalement, mais la réalité n’est-elle pas là ???
Financièrement si je permets à mes clients de résoudre leurs problèmes en 2 heures, combien dois-je facturer la séance, et surtout combien de nouveaux clients dois-je trouver chaque mois pour vivre en tant qu’indépendant ? Est-ce possible et réaliste de trouver 80 nouveaux clients tous les mois ? Tous les thérapeutes sont concernés par ce calcul ! Et la réponse sera toujours la même : non.
Alors que faire ? Il n’y a guère que deux possibilités : augmenter le nombre de séances par client, ou augmenter le prix des séances (ou travailler ailleurs à temps partiel pour assurer un revenu…). Sur ce point les solutions choisies divergent…
Pour ma part, je pense que mes clients veulent obtenir un résultat solide le plus rapidement possible, et mettre ainsi fin à la souffrance qui accompagne leur problème. Je vise donc une résolution en un minimum de séances, avec un tarif forfaitaire lié au résultat, ce qui ne me met pas la pression pour « forcer » quoi que ce soit mais respecte le rythme individuel de mes clients.
Dernière conséquence en ce qui me concerne : afin de garantir cette résolution rapide, je ne travaille qu’avec des clientes et clients réellement motivé(e)s. Je filtre donc en amont les demandes de consultation qui me parviennent afin d’être certain de pouvoir assurer le meilleur service aux personnes vraiment prêtes à s’investir dans la résolution de leurs problèmes. Vous seriez certainement surpris d’apprendre combien d’hommes et de femmes courent d’un thérapeute à l’autre pour se confirmer qu’ « ils sont irrémédiablement cassés ». Pareillement programmés pour échouer, ils ne peuvent que… réussir à échouer 😉
N’hésitez pas à me contacter pour toute information supplémentaire, et prenez bien soin de vous !
Marc