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Hypnothérapie contre l’anxiété sociale
L’anxiété sociale est un terme générique qui décrit la peur, la nervosité et l’appréhension que nous expérimentons dans nos relations avec d’autres personnes. L’anxiété sociale apparaît lorsque nous craignons de faire quelque chose qui serait humiliante ou embarrassante. On pense que les autres personnes vont nous juger d’une façon négative à cause de ce que l’on fait ou dit.
Bien entendu, cette peur de faire quelque chose d’humiliant ou d’embarrassant va nous bloquer, nous empêcher d’agir, et elle va également focaliser nos pensées sur le risque que l’on fasse ou dise effectivement une telle chose.
Qui a envie de discuter avec d’autres personnes tout en craignant de rougir ou d’apparaître comme stupide ou incompétent ? Les personnes qui souffrant d’anxiété sociale ont tendance à assumer que leurs interactions avec les autres seront douloureusement révélatrice de leur faiblesse ou maladresse, et qu’elles vont être rejetées, ignorée ou critiquées.
Voir les choses de cette façon rend difficile les interactions naturelles avec les autres, et cela conduit souvent à s’isoler et à rester seul, avec de la peine à se faire des amis, voire même à trouver un compagnon de vie.
Quels sont les critères qui définissent l’anxiété sociale, les différents symptômes et comportements, quel est le rôle des pensées dans l’anxiété sociale et comment l’hypnothérapie pour aider à se sortir de ce type de problème, voici ce que je vous propose d’approcher au travers de cet article.
Sommaire
L’anxiété sociale : définition
L’anxiété sociale est normale. Tout le monde la ressent de temps à autre, à divers degrés, et il serait absurde de supposer que nous n’allons plus jamais éprouver cette émotion. Certaines études récentes suggèrent que environ 12% de la population serait touchée par ce problème à un moment ou à un autre de leur vie.
Il n’y a pas de différence entre ce que l’on appelle la timidité et l’anxiété sociale. Les symptômes sont les mêmes, et tous deux peuvent couvrir tout le spectre depuis une légère anxiété jusqu’aux formes les plus extrêmes d’isolement social. Généralement on traverse une période de timidité lors de l’adolescence, période durant laquelle le regard des autres et le besoin d’appartenance sont particulièrement impactants, mais ce sentiment s’atténue ou disparaît lorsque la personne trouve sa stabilité.
La définition actuellement acceptée de l’anxiété sociale retient 4 critères :
- Une peur persistante d’une ou plusieurs situations sociales dans lesquelles le sujet pourrait se trouver exposé à des personnes non familières ou à un éventuel examen de leur part. Le sujet craint d’agir (ou de montrer des symptômes d’anxiété) d’une manière qui sera embarrassante et humiliante.
- L’exposition aux situations sociales redoutées provoque une forte anxiété et devoir le faire est très difficile. Cela peut être parler au téléphone, prendre la parole devant un groupe, entrer dans une pièces remplie d’autres personnes, etc.
- Le sujet reconnait que la peur est déraisonnable et excessive. Et savoir cela a tendance à rendre la situation encore pire, elle vous donne la sensation d’être peu sûr, inadéquat ou inférieur en plus d’être anxieux.
- Les situations redoutées sont évitées tant que faire se peut, ou endurée avec une intense anxiété et détresse, en s’exposant au minimum aux autres.
Symptômes de l’anxiété sociale
Les symptômes de l’anxiété sociale varient fortement d’une personne à l’autre tant par leur forme que par leur intensité.
Exemples de pensées :
- S’inquiéter de ce que les autres vont penser de nous
- Avoir de la peine à se concentrer ou à se rappeler de ce que les autres ont dit
- Focaliser son attention sur soi-même, être péniblement conscient de ce que l’on fait et dit
- Penser en avance à ce qui pourrait aller de travers
- Ressasser les choses que vous pensez avoir fait faux, après l’événement
- Avoir un « blanc », être incapable de penser à quoi dire
Exemples de comportements :
- Parler rapidement et faiblement, murmurer, mélanger les mots
- Éviter le regard des autres
- Tout faire pour ne pas attirer l’attention sur soi
- Rechercher la sécurité à tout prix : parler aux personnes sûres de sujets sûrs
- Éviter les situations sociales difficiles
Exemples de symptômes corporels :
- Signes d’anxiété que les autres peuvent détecter : rougir, transpirer, trembler, etc.
- Se sentir tendu, douleurs qui accompagnent les tensions musculaires
- Sensations de panique : palpitations cardiaques, nausée, vertiges
Exemples d’émotions :
- Nervosité, anxiété, peur, appréhension, conscience de soi
- Frustration et colère contre soi et/ou contre les autres
- Se sentir peu sûr de soi, se sentir inférieur
- Se sentir triste ou déprimé, incapable de pouvoir changer
En pratique, ces symptômes sont connectés. Nos pensées, comportements, symptômes corporels et émotions produisent des effets les uns sur les autres et il est souvent difficile de savoir par quoi tout cela a commencé.
Comportements induits par l’anxiété sociale
Certaines personnes souffrant d’anxiété sociale évitent de rencontrer des amis ou de participer à des occasions spéciales (mariages, etc.), alors que d’autres continuent à sortir malgré leur peur, en masquant leur inconfort et en évitant subtilement les situations difficiles. Par exemple :
- en attendant que quelqu’un d’autres arrive pour entrer dans une salle remplie
- en s’occupant de la logistique lors d’une fête pour éviter d’entrer en conversation
- en se détournant lorsqu’on aperçoit une personne qui s’approche de nous
- en évitant de parler de sujets personnels
- en quittant rapidement la pièce après une séance pour ne pas risquer d’être impliqué dans une discussion
- en portant des habits amples, en se camouflant derrière un maquillage adapté, ou en laissant les cheveux masquer le regard
- en essayant d’amuser la galerie par des plaisanteries, ou alors au contraire en évitant soigneusement toute plaisanterie
- en évitant toute controverse, en étant toujours d’accord
- en restant auprès d’une personne « sûre » ou dans un endroit sûr
L’un des aspects les plus pénible de l’anxiété sociale est que la peur est constamment présente en arrière-plan, donc l’anxiété par anticipation devient également problématique. Penser aux prochains événements sociaux entraîne des pensées négatives à propos de tout ce qui pourrait mal se passer. « Et si… je disais une bêtise ? » « Et si… je me mettais à rougir ? » « Et si… on me questionnait sur… ? » « Et si… je perdais le contrôle ?«
Et même après un événement social, l’esprit passe en revue ce qui s’est passé et rumine tous les moments qui ont « frôlé la catastrophe » : ce qui a été « faux », des suppositions quant aux jugements porté par les autres, et des conclusions sur soi-même (« Je suis stupide, incapable, différente des autres, inepte, etc.« ). Sur le fond, il n’y a rien d’anormal à apprendre de nos expériences. Mais généralement on assimile la leçon puis laisse la détresse derrière soi. Par contre les personnes souffrant d’anxiété sociale perpétuent leur souffrance au lieu de la résoudre.
Estime de soi et confiance en soi
L’anxiété sociale vous conduit à penser que vous êtes différent des autres personnes, négativement : moins bon, moins capable, etc. Cela affecte votre estime de soi (votre « valeur ») aussi bien que votre confiance en vous (votre croyance en votre capacité à réussir). La crainte sous-jacente est que si les autres se rendaient compte de qui vous êtes vraiment, ils vous rejetteraient immédiatement.
Beaucoup de personnes souffrant d’anxiété sociale font tous leurs efforts pour cacher leur véritable « moi », ce qui évidemment rend difficile l’expression des sentiments et des idées.
Lorsque cette anxiété sociale devient chronique, elle interfère fortement avec les choses que vous souhaitez faire et la personne que vous aimeriez être. Cela peut conduire à se sentir démoralisé, déprimé autant qu’anxieux. Parfois on peut même ressentir une colère et avoir du ressentiment à l’égard d’autres personnes qui ont l’air de réussir facilement ce qui nous pose problème. Qui n’a pas ressenti une sorte de jalousie et de frustration à l’égard de celle ou celui qui aborde sans difficulté la personne qui vous attire… sans que vous osiez vous-même faire le premier pas ?
Comprendre ce qui se passe lorsqu’une personne éprouve une anxiété sociale
L’anxiété sociale prend donc ses racines dans les pensées. Les personnes concernées pensent que les autres vont les juger négativement, avec un potentiel d’embarras et d’humiliation. Plus grave encore, les personnes souffrant d’anxiété sociale supposent que les autres auront raison dans leur jugement.
Ce que vous pensez affecte bien entendu ce sur quoi vous portez votre attention. Si vous cherchez les signes de votre inaptitude (« Tout le monde me regarde, je ne sais pas quoi dire, je suis en train de me rendre ridicule » par exemple), vous allez entrer dans une spirale où vos pensées génèrent de l’anxiété, laquelle à son tour rend les choses encore plus difficiles car de moins en moins spontanées.
Cette focalisation sur soi-même, sur notre auto-jugement, sur nos limitations, sur ce que nous imaginons que les autres pensent de nous, sur les sensations d’anxiété que l’on peut ressentir dans notre corps, va progressivement amplifier nos émotions et nous empêcher d’interagir naturellement.
Causes possibles de l’anxiété sociale
Les causes de l’anxiété sociale peuvent être multiples, mais tout porte à penser qu’il s’agit d’un apprentissage, d’une leçon de vie tirée d’une ou plusieurs expériences plus ou moins traumatisantes (être harcelé enfant ou adolescent, être ciblé et critiqué devant d’autres personnes, se trouver parachuté dans une nouvelle classe déjà constituée suite à un déménagement, etc.).
Cet apprentissage nous rend prudent, hyper-vigilant, différent en quelque sorte, et nous intériorisons la croyance selon laquelle la meilleure façon de rester en sécurité est de ne pas s’exposer, de rester en retrait, de masquer notre véritable « moi ».
La bonne nouvelle, c’est que toute stratégie apprise peut être modifiée par un nouvel apprentissage si ce dernier est mieux adapté à la réalité que nous vivons présentement.
L’hypnothérapie contre l’anxiété sociale
Il y a plusieurs façons d’utiliser l’hypnose pour traiter l’anxiété sociale. Certains praticiens vous lirons un « script » sensé résoudre votre « problème » (alors qu’il s’agit d’un symptôme de votre problème). Le thérapeute formé à l’approche ericksonienne utilisera vos ressources pour construire des suggestions adaptées à votre individualité, qu’il délivrera après vous avoir mis en transe.
Ma pratique personnelle de hypnose ericksonienne conversationnelle avancée pour traiter les problèmes d’anxiété sociale est directement inspirée de la réalité de la pratique du Dr. Milton Erickson, qui n’effectuait généralement pas de technique d’induction formelle mais utilisait ce qu’apportait son client. C’est un travail de collaboration entre mon client en moi, une co-construction qui suit une prise de conscience des croyances inconscientes à la racine du problème.
Le point déterminant est que les symptômes de notre anxiété sociale ne sont qu’une stratégie mise en place par notre inconscient pour nous protéger des autres, dont nous craignons le jugement qui pourrait mettre à mal notre égo.
En hypnose ericksonienne conversationnelle nous partons des symptômes, et l’utilisation des moments inconscients permet de remonter rapidement aux éléments qui sont à la racine des symptômes en tant que stratégie.
Je n’ai aucun a priori sur ce qui se passe chez mon client, sur les causes de son anxiété sociale, et j’utilise le questionnement pour induire chez lui une recherche des éléments inconscients à la racine de son problème. Cette recherche induit la transe par elle-même. Le client entre légèrement en transe, accède à des éléments inconscients, les reconfigure puis les ramène dans la discussion ce qui permet de progresser et de dénouer successivement les différentes croyances qui vous emprisonnent.
Cette technique permet généralement de tester immédiatement la pertinence et la solidité des changements apportés, ceci par une confrontation avec les contextes anciennement problématiques.
Une période de transe spontanée survient également lorsque le problème a complètement disparu, ce qui permet une réorganisation du système neuronal autour du nouvel équilibre.
Conclusion
Une certaine dose d’anxiété est utile lorsque vous avez à passer un examen ou un entretien : cela vous donne de l’énergie, vous motive et vous aide à rester concentré. Mais trop d’anxiété devient préoccupant et rend difficile d’agir et de penser de façon performante. Cela vous empêche de montrer de quoi vous êtes capable et qui vous êtes vraiment, avec des implications sur vos relations sociales comme professionnelles et familiales.
L’anxiété sociale concerne une large partie de la population. En suivant ce qui se passe sur les forums de discussion dédiés à cette problématique, je m’aperçois que de nombreuses personnes se plaignent des effets des médicaments qu’on leur dispense généreusement, quand ce n’est pas de l’accoutumance à ces médicaments. D’autres entament une thérapie longue et coûteuse, avec bien souvent l’impression que rien ne change.
L’anxiété sociale est normale et utile dans sa forme mineure. Tout le monde la ressent de temps à autre, à divers degrés. Le contraire serait une personne totalement désinhibée, narcissique, indifférente aux autres et socialement inadaptée !
Ainsi le travail thérapeutique vise plutôt à repositionner correctement les croyances à la base de l’estime de soi, à se libérer de la charge émotionnelle liée à d’anciens traumatismes relationnels, et à reprendre la responsabilité de son positionnement face aux autres.
L’un des bénéfices à se libérer de l’anxiété sociale est que cela nous permet d’exprimer des aspects de nous-même que nous avions précédemment étouffés, et que nous pouvons apprécier (au lieu de craindre) être pleinement soi. Imaginez avoir suffisamment confiance en vous pour ne plus dépendre de ce que peuvent penser les autres… Imaginez la liberté de pouvoir être vous-même, tout simplement, et vivre sans vous préoccuper outre mesure du jugement des autres…
Une telle libération s’apparente à une transformation profonde de notre positionnement dans la vie. Généralement les effets impactent une personne dans toutes ses dimensions en un changement essentiel.
Je me sens ainsi privilégié de pouvoir proposer avec l’hypnose thérapeutique une alternative non médicamenteuse et une forme de thérapie brève efficace et dont les effets sont durables.
Pour en apprendre davantage sur l’anxiété sociale
Dans la mesure du possible j’ai inclus les liens sur l’ouvrage chez Amazon ou d’autres éditeurs afin que vous puissiez avoir davantage d’informations. Ce ne sont pas des liens affiliés.
Ouvrages de vulgarisation
HAGIMONT Olivia, Ça n’a pas l’air d’aller du tout ! ou comment les crises de panique me sont tombées dessus et comment je m’en suis sortie, éd Odile Jacob, 2012
MIDAL Fabrice, Foutez-vous la paix ! et commencez à vivre, éd Flammarion, 2017
Ressources thérapeutiques
www.socialanxietyinstitute.org, organisation basée à Phoenix, Arizona, spécialisée dans l’aide aux personnes souffrant d’anxiété sociale
Revue Hypnose & Thérapies brèves, Peurs et phobies, hors-série n°15, mars 2021
BUTLER G., Overcoming Social Anxiety & Shyness, 2ème édition, éd. Robinson, 2016
RICHARDS T. A., Overcoming Social Ansiety. Step by Step, Anxiety Institute Press, 2014
SERVANT Dominique, Gestion du stress et de l’anxiété, 3ème édition, Collection Pratiques en psychothérapie, éd. Elsevier Masson, 2012
NARDONE Giorgio, Peur, Panique, Phobies, Un modèle de stratégie brève pour une résolution rapide des problèmes, éd. L’esprit du temps, 2010
NARDONE Giorgio, Vaincre les Attaques de Panique grâce à la thérapie brève stratégique, Enrick B. Editions, 2019
DOUTRELIGNE Y. et al., Interventions et thérapies brèves : 10 stratégies concrètes, Crises et opportunités, 2ème édition, éd. Elsevier Masson, 2016
BIOY Antoine & al, Aide-mémoire Hypnothérapie et hypnose médicale, éd. Dunod, 2014
O’HANLON W. H. & al. Thérapies hors du commun, l’œuvre clinique complète du Docteur Milton H. Erickson, éd. SATAS, 1990