Thérapies brèves… versus quoi ?

En thérapies brèves, tant le client que le thérapeute se voient activement engagés dans la voie de l’autonomie retrouvée, par rapport à des objectifs clairs et réalistes. Si nous voulons induire un changement rapide et efficace, il nous faut interrompre la persistance du problème et non en reconstruire les causes passées.

Quelle est la durée moyenne des thérapies brèves ?

J’ai une amie qui consulte une psychologue depuis 8 ans (!!!) à raison d’une séance toutes les deux semaines environ. A-t-elle vécu un traumatisme important ? Vit-elle une longue et pénible dépression, un burn-out ? Non, ‘simplement’ les aléas de la vie, même si ceux-ci peuvent s’avérer désagréables. Cette thérapeute est ainsi devenue « sa béquille », comme mon amie le dit si bien.

Difficile d’arrêter, en fait. D’abord un lien s’est forcément créé avec cette thérapeute, comment annoncer que l’on arrête sans la blesser. Ensuite il y a l’habitude : décider de changer est difficile. Finalement, quand on a raconté durant 45 minutes tout ce qui ne va pas présentement dans sa vie, notre état d’esprit n’est pas particulièrement joyeux et positif, il est donc difficile de se trouver en pleine forme, et de refuser le nouveau rendez-vous que l’on nous propose.

Mon amie a également suivi trois séances avec un hypnothérapeute (pas avec moi, pour des raisons évidentes) qui, selon ses mots, se sont révélées bien plus utiles que ses années de thérapie avec sa psy. Mais gros obstacle : l’assurance maladie de base ne rembourse pas la séance d’hypnose, contrairement à la séance avec un-e psychologue… Devoir ouvrir son portemonnaie est psychologiquement bien plus difficile qu’effectuer un versement parmi d’autres à la fin du mois, et l’assurance prend en charge le 90% du coût.

Par rapport à la durée des thérapies brèves, cela ne soulève-t-il pas quelques questions…

Bien entendu je n’ai pas à critiquer ses choix qui lui appartiennent. Pouvoir ‘vider son sac’ périodiquement avec une personne qui sait écouter et manifester son soutien est sans doute utile. Mais cela m’interroge sur plusieurs points :

  • quelle est l’efficacité d’un traitement qui dure déjà depuis 8 années (et cela continue…)?
  • un ‘thérapeute’ qui ‘traite’ le même patient régulièrement pendant 8 ans ne devrait-il pas finir par se poser quelques questions ?
  • le but d’un traitement n’est-il pas de rendre son « patient » autonome le plus rapidement possible ? Devenir une béquille psychique est certes intéressant financièrement et peut être valorisant pour l’égo de certains aidants, mais rendre autrui dépendant est-il éthiquement acceptable ?
  • les assurances remplissent-elles leur devoir de surveillance ?
  • si l’on compte le 10% du tarif à charge de l’assuré, et le temps consacré à se rendre dans un cabinet, tout cela pour un résultat… discutable, ne vaudrait-il pas mieux malgré tout choisir un thérapeute efficace, même si les assurances ne prennent pas le soin en charge ?
  • le “de toute façon c’est l’assurance qui paie” est-il acceptable ?
  • finalement, l’hypnose étant un outil de plus en plus utilisé par des médecins, dentistes et infirmiers -ères spécialement formés -ées, ne serait-il pas temps que les hypnothérapies, en tant que thérapies brèves de courte durée et dispensées par des praticiens diplômés soient remboursées par l’assurance maladie de base ?

Les thérapies brèves sont… brèves

Sans que ce soit une règle immuable, les thérapies brèves sont généralement limitées à un maximum de 10 séances. Habituellement entre une et cinq, avec une moyenne de trois. Ce principe exposé clairement dès le départ fait partie du contrat thérapeutique. Ainsi tant le client que le thérapeute se voient activement engagés dans la voie de l’autonomie retrouvée, par rapport à des objectifs clairs et réalistes. Si nous voulons induire un changement rapide et efficace, il nous faut interrompre la persistance du problème et non en reconstruire les causes passées. L’orientation solution est, autrement dit, vers quoi le client souhaite aller à la place de son problème, ce qui permet de se mobiliser vers son objectif.

Les synergies entre l’implication active du client dans sa thérapie, l’approche orientée solution, les techniques de PNL et de questionnement stratégique, et l’amplificateur que constitue l’hypnose permettent effectivement d’atteindre des résultats étonnants et durables, et ce en quelques séances seulement.

Certes, le business modèle n’est pas le même, et on ne devient pas riche en étant thérapeute spécialisé dans les interventions de courte durée avec les thérapies brèves. Pour ma part c’est un choix de vie qui est cohérent avec mes valeurs, et pouvoir soulager quotidiennement les souffrances d’autrui est un privilège.