Hypnose conversationnelle : est-ce ce dont j’ai besoin ?

Qu'est-ce exactement qu'une thérapie brève, est-ce que cela peut m'aider à résoudre le problème qui m’empêche d'avancer sereinement dans ma vie ?

Qu’est-ce exactement qu’une thérapie brève au moyen de l’hypnose conversationnelle, et est-ce que cela peut m’aider à résoudre le problème qui m’empêche d’avancer sereinement dans ma vie ?

  • Qu’est-ce qu’une thérapie brève a de spécifique par rapport aux autres formes de thérapie ?
  • Qu’est-ce que l’hypnose conversationnelle a de différent de l’hypnose ericksonienne ou elmanienne?
  • Dans quels cas l’utiliser ?
  • Y a-t-il des contre-indications ?
  • Peut-on vraiment suivre une thérapie brève à distance ou une séance d’hypnose par visioconférence?

Autant de questions qui reviennent fréquemment sur les réseaux sociaux et qui justifient de partager ici mes réflexions personnelles à ce sujet.

Qu’est-ce qu’une thérapie brève ?

Le but des thérapies brèves est de gérer la souffrance et d’éliminer le problème rapidement et de manière efficace (en quelques séances seulement). Pour ce faire, les thérapies brèves s’intéressent davantage à la manière dont une personne maintient son problème plutôt qu’à la cause profonde dudit problème.

Les thérapies brèves sont issues de l’approche systémique. Contrairement aux psychothérapies qui s’intéressent à l’origine du trouble, l’approche systémique va utiliser les symptômes du problème dans le quotidien du client pour favoriser le changement et résoudre le problème.

Différentes formes d’accompagnement thérapeutique font partie des thérapies brèves, et l’on peut citer notamment :

  • L’hypnose ericksonienne ou elmanienne, qui va permettre au client d’accéder à ses ressources inconscientes afin qu’il puisse puiser ce dont il a besoin pour résoudre son problème.
  • La programmation neuro-linguistique (PNL), constituée d’un ensemble de techniques basées sur la visualisation et l’imagination, qui est efficace pour résoudre un problème précis.
  • L’hypnose conversationnelle, qui va utiliser le questionnement pour remonter et challenger les croyances inconscientes qui permettent au problème d’exister.
  • La thérapie orientée solution, qui focalise le client sur l’état désiré.
  • L’art-thérapie, qui vise à permettre au client d’accéder à des émotions refoulées par le biais de l’expression artistique.
  • Les thérapies cognitivo-comportementales, qui visent à modifier les pensées et comportements inadaptés par des exercices et la répétition.

Comment fonctionne une thérapie brève ?

Comment se fait-il qu’un problème jugé grave et pouvant nécessiter plusieurs années de thérapie psychanalytique puisse être résolu en quelques séances seulement avec une thérapie brève ?

Nous vivons dans une société qui valorise l’effort par rapport au résultat, malgré l’accent soi-disant mis sur l’efficacité. Pas étonnant que les styles de thérapies brèves rencontrent une forme de scepticisme, la croyance étant que « Un grand problème, qui dure depuis longtemps, ne peut être résolu rapidement« . C’est omettre de considérer que ledit grand problème, très souvent, a été créé rapidement ! Il s’est certes solidifié par la suite, mais la plupart de nos problèmes ont une origine assez précise, et un changement de stratégie mentale peut s’opérer tout aussi rapidement, avec une consolidation par la suite.

Il semble évident qu’une démarche thérapeutique cherchant à remonter à la source du problème par des séances d’entretiens, afin d’être en mesure de la reconsidérer, va être probablement bien plus longue qu’une démarche partant de l’état actuel, au présent, et visant à tendre vers un état idéal sans souffrance dans lequel le problème a disparu.

  • Comment serais-je si je n’avais pas mon problème ?
  • Comment me sentirais-je ?
  • Qu’est-ce que cela me permettrait de réaliser ?
  • Comment cela impacterait-il mes proches ?
  • Quelle serait la plus petite chose qui pourrait me faire penser que j’ai déjà commencé à changer ?
  • Qu’est-ce que mes proches remarqueront en premier ?

Autant de questions orientées sur le futur et qui vont focaliser le client sur ce qu’il veut obtenir, au lien de ressasser ce qu’il veut fuir.

Et comme nous le savons tous, le passé n’existe plus, alors que le futur n’existe pas encore…! Seul notre cerveau est capable de se projeter en imaginant l’un et l’autre, ceci dans l’instant présent. Imaginer le futur, c’est solliciter notre esprit là maintenant, et cela nous impacte déjà au présent. C’est l’un des grands principes que l’on retrouve dans toute thérapie brève.

Thérapie ou coaching ?

On m’a appris que la thérapie était là pour passer de « ça va mal » à « ça va bien », et que le coaching permettait de progresser de « ça va bien » à « ça va mieux ». On ne fait pas de coaching avec une personne en souffrance, ni de thérapie avec une personne dans son état normal.

En hypnose ericksonienne par exemple, on distingue l’hypnothérapie de l’hypnose générative, cette dernière étant destinée à « aller encore mieux.

Pourtant ma pratique de la thérapie brève m’a permis de réaliser qu’il n’y a en fait pas deux formes d’accompagnement distinctes, mais une seule qui oscille entre blocages et motivation.

Un client qui vient dans mon cabinet d’hypnose pour un problème d’anxiété va avoir besoin de motivation pour résoudre son problème.

Dans l’autre sens un client souhaitant « booster » sa confiance en soi va rencontrer un blocage sinon il n’aurait pas besoin d’une aide extérieure.

Les deux aspects sont donc intimement liés, et une séance d’hypnose conversationnelle part de ce qu’amène le client et le guide pour purger cet aspect du problème, jusqu’à pouvoir enchaîner avec l’autre facette, jusqu’à devoir à nouveau basculer (« Oui, mais…« ).

Une séance d’hypnose conversationnelle est ainsi constituée d’une alternance de phases de « thérapie » et de « motivation.

Dans quels cas utiliser l’hypnose conversationnelle plutôt que l’hypnose ericksonienne ?

J’ai tendance à considérer que l’hypnose globalement va obtenir des résultats plus rapidement que les thérapies qui ne sont pas directement axées sur l’utilisation de l’inconscient.

Je pars en effet de l’hypothèse que si nous n’arrivons pas à résoudre un problème consciemment, c’est que les éléments qui maintiennent ce problème sont ailleurs, autrement dit dans l’inconscient.

Pourquoi alors s’acharner sur le conscient, au risque de conforter encore l’impression que la thérapie ne fonctionne pas (et donc que mon problème doit être énorme !) ?

Maintenant entre les différentes formes d’hypnose, puisque ce sont les thérapies ciblées sur l’accès et l’utilisation de notre inconscient, j’ai envie de dire que cela dépend des croyances du client.

Une personne qui apprécie de se relaxer et de se laisser bercer par la voix d’un hypnotiseur préfèrera sans doute l’hypnose classique ericksonienne ou elmanienne.

Une personne qui vient pour un problème lié à la peur (anxiété, phobie ou traumatisme) aura probablement une tendance à l’hyper-contrôle et sera peu enclin à fermer les yeux et suivre les suggestions d’un inconnu.

L’hypnose conversationnelle, par son jeu naturel de question-réponse, évite ce sentiment de perte de contrôle et les micro-transes jalonnant l’interaction sont vécues naturellement.

Chacun a sa propre façon de vivre ces moments d’intense connexion avec soi-même que l’on appelle « transes », et il me semble nettement plus simple et respectueux de laisser mes clients vivre ce qu’ils ont à vivre plutôt que de leur imposer mon style de transe (« Vos yeux vont se fermer… votre respiration devient plus profonde… les muscles de votre corps sont détendus… vous allez descendre un escalier…« ).

Quelles sont les contre-indications de l’hypnose thérapeutique ?

L’hypnose en tant qu’état naturel, que l’on traverse plusieurs fois par jour sans y prêter attention, n’est évidemment pas dangereuse ou contre-indiquée en soi.

Il y a cependant quelques situations dans lesquelles l’hypnose thérapeutique est inadaptée, au même titre que les interactions normales avec ces personnes sont difficiles :

  • Personnes atteintes de schizophrénie
  • Personnes souffrant de troubles psychotiques
  • Personnes atteintes de sénilité

Pour ma part, j’ai tendance à exclure également les clients potentiels qui sont sous l’influences de substances chimiques altérant fortement leurs perceptions et émotions, que ce soit des médicaments ou des drogues. Comment travailler avec un cerveau anesthésié ?

Peut-on suivre une thérapie brève ou une séance d’hypnose à distance ?

La technologie digitale moderne induit de profonds changements dans notre société et nos comportements. Nous regardons des films et des spectacles depuis le confort de notre salon, nous commandons nos habits, appareils et nourriture sur Internet, nous suivons les formations à distance, et certaines activités professionnelles se font désormais depuis notre domicile. Les médecins consultent à distance, et certaines opérations médicales réunissent même des spécialistes se trouvant en des endroits différents.

Qu’en est-il des différentes formes de thérapie brève que je pratique : la PNL, l’hypnose ericksonienne et l’hypnose conversationnelle ?

Programmation neuro-linguistique PNL

De nombreuses techniques de PNL sont dynamiques, elles utilisent l’espace de façon symbolique ainsi que comme point d’ancrage. Le client voyage sur sa « ligne du temps », il parcourt le « carré magique » autour de lui ou rentre dans le « cercle magique » par exemple. Il passe constamment de positions associées aux diverses facettes de son problème, à une position « méta » dissociée lui permettant de considérer ces éléments avec un certain détachement ou recul.

Le mouvement étant une composante essentielle des techniques de PNL, et également symbolique de changement, je pense qu’une séance à distance est difficilement concevable.

Hypnose ericksonienne

En hypnose classique les rituels sont importants. Ils marquent symboliquement le passage de l’état conscient à la transe par exemple, cette phase dans laquelle le thérapeute « agit » par ses suggestions sur mon problème.

Il y a une forme de lâcher-prise ainsi que l’attente d’une solution provenant de l’extérieur, autrement dit du spécialiste. Pas étonnant que les croyances sur l’efficacité ou non de l’hypnose et de l’hypnotiseur soient plus centrales que le travail sur la résolution du problème. L’hypnotiseur va utiliser des techniques pour convaincre son client, il va gérer la résistance, la profondeur de la transe, et la présence physique tout comme le décors jouent un rôle important.

Pour cette raison il est rare que la première séance d’hypnose classique se fasse à distance. Une fois le client acquis à la méthode, un travail par vidéoconférence est éventuellement possible.

Hypnose conversationnelle

En préambule il ne faut pas confondre cette forme de thérapie brève avec les formes de langage hypnotique (confusion, « mind bending langage », métaphores ou Milton Modèle).

L’hypnose conversationnelle est avant tout une thérapie brève, les transes hypnotiques pouvant ou non apparaître comme un « sous-produit » du travail thérapeutique.

Celui-ci découle de la recherche des éléments inconscients qui sont en conflit les uns avec les autres, et qui produisent les symptômes du problème.

Nul besoin de rituel ou de mouvement. Notre client est simplement invité à considérer sérieusement la question posée, question que le thérapeute choisi sur la base des réactions inconscientes aux questions précédemment posées.

Si une ou plusieurs mini-transes surviennent, elles sont vécues parfaitement naturellement et le thérapeute va simplement encourager la poursuite du processus de changement interne.

L’hypnose conversationnelle peut donc tirer parti des avantages des communications modernes (confort et sécurité pour le client, absence de déplacement, gain de temps, etc.) tout en exploitant la puissance de cette technique focalisée sur la résolution du problème, et non sur la transe elle-même.